En novembre 2013, mon fils Jean-François m’accompagnait à Auschwitz pour découvrir les lieux de souffrance de tant de malheureuses victimes. Après cette visite, à son tour, « témoin d’un témoin », il contactait le Lycée Français Charles de Gaulle de Londres où ses enfants sont scolarisés, et proposait à ses Responsables d’accueillir le Président Orenstein pour un témoignage. Mélanie Poggi – Professeur d’histoire – absolument enthousiaste – organisait alors cette visite. C’est ainsi qu’à l’invitation du Lycée Charles de Gaulle, les 13 et 14 mai, nous nous rendions à LONDRES.
Dans l’amphithéâtre du Lycée, entièrement occupé, les 150 élèves de Première de l’établissement et leurs professeurs étaient impatients. Tous ces jeunes, absolument convaincus de vivre un moment d’exception suivaient avec émotion et passion et, dans un absolu silence la tragique aventure de ce Survivant venu jusqu’à eux, pour leur raconter son parcours douloureux avec une remarquable simplicité, allant jusqu’à alléger son récit d’un trait d’humour lorsque la tension devenait trop forte. Au fur et à mesure du déroulement des faits dans leur implacable réalité, les visages se faisaient plus graves, reflétant tous les sentiments que pouvait inspirer une souffrance que jamais, même dans leurs pires cauchemars, ils n’auraient pu imaginer.
Ce furent là des instants précieux, sorte de « pont intergénérationnel » où le passé et le présent se côtoyaient pour convaincre les jeunes d’aujourd’hui d’unir leurs efforts afin de se construire un avenir meilleur. Les lettres de remerciement de certains ont été réunies dans un cahier, envoyé à Benjamin Orenstein et, j’observe à sa lecture que nombreux sont les jeunes Juifs « osant » avec fierté, un peu comme si le témoignage entendu les avaient « libérés », revendiquer leurs origines.