L’antiquité grecque et romaine était hostile aux Juifs, mais la naissance de l’antisémitisme est à lier à l’apparition du christianisme avec l’accusation de déicides, et le refus des Juifs de reconnaître le Christ.
Jusqu’à la première croisade, en 1096, les Juifs sont bien intégrés. Au passage des Croisés, on massacre, on ajoute aux accusations traditionnelles le meurtre rituel : assassinat d’un enfant chrétien pour mêler son sang à la fabrication du pain azyme pour la Pâque. Le Concile de Latran en 1215 impose aux Juifs de porter un signe distinctif car l’imagination populaire leur attribuait un pouvoir diabolique, les rendant responsables des pestes et des famines. C’est pourquoi de nombreux pays les expulsèrent : l’Angleterre en 1290, la France en 1394, l’Espagne en 1492. A partir du XVIème siècle, ils sont contraints d’habiter dans des ghettos. Dans la péninsule ibérique, les convertis ne sont pas à l’abri : le baptême ne suffit pas.
Au XIXème siècle, des théoriciens _ surtout anarchistes ou socialistes_ virent dans l’apparition du capitalisme une judaïsation insidieuse. La Révolution française et la mise en place de sociétés plus démocratiques était le fait d’un complot judéo-maçonnique amenant à l’indifférenciation entre le Juif et le non-Juif. Par conséquent un antisémite comme Edouard Drumont dans « la France juive » dénonçait l’abolition des différences repérables et en voulait au « Juif vague ». Dès la fin du XIXème siècle se créent donc sur cet arrière-plan idéologique des mouvements antisémites politiquement influents en Europe. Quelques exemples : l’Affaire Dreyfus en France, le Protocole des Sages de Sion en Russie pour dénoncer le nombre élevé de Juifs parmi les bolcheviks, en Allemagne « Mein Kampf » et en 1935 les lois de Nuremberg concernant les non-aryens.
Conclusion : 6 millions de victimes.
Colette ZEDERMAN